Jusqu'au 30 septembre, au Musée départemental breton, l' exposition « Artistes tchèques en Bretagne, de l'art nouveau au surréalisme ».
Ouest France
Les femmes artistes dans l'oubli. Toyen, une figure de l'avant-garde tchèque
Marie Cermínová, artiste tchèque, plus connue sous le
nom de Toyen, est une figure du surréalisme. Ses tableaux sont à
découvrir au Musée départemental breton de Quimper.
Né en 1902 et décédée en 1980, Toyen est une figure de
l'avant-garde tchèque. Des tableaux de l'artiste ont été prêtés au musée
départemental breton de Quimper (Finistère) par la galerie nationale de
Prague, dans le cadre de l'exposition temporaire « Artistes tchèques en
Bretagne, de l'art nouveau au surréalisme ».Toyen étudie à l'école des Arts décoratifs de Prague. « Une formation classique », explique Philippe Le Stum, directeur du musée. « Elle gravite d'abord autour du cubisme. Puis elle se démarque, trouve une nouvelle voie, à mi-chemin entre le réel et l'imaginaire. » Toute l'oeuvre de Toyen se tourne alors vers le surréalisme. Elle rejoint ensuite le mouvement d'avant-garde tchèque. Son art évolue, elle crée même un mouvement avec le peintre Jindrich Styrský : l'artificialisme.
Reconnue par ses pairs
« Ce n'est pas quelqu'un qu'on a oublié et qu'on découvre aujourd'hui, assure Philippe Le Stum. Toyen est une femme libre qui a créé sa propre personnalité en changeant de nom. » Une hypothèse est avancée : Toyen viendrait du mot « citoyen ».Le parcours de l'artiste et son caractère ont contribué à sa réputation dans le monde de l'art. Amie avec le poète et écrivain français André Breton, elle est reconnue rapidement par ses pairs. En 1925, elle part en France pour quatre ans avec Jindrich Styrský. Elle expose ses oeuvres. Toyen est remarquée par les critiques d'arts. « Les surréalistes étaient attentifs à reconnaître les talents. »
De Paris à la Bretagne
Toyen est également un des membres fondateurs, en 1934, du groupe des Surréalistes en Tchécoslovaquie. Une année plus tard, le groupe invite André Breton et Paul Éluard, à Prague. Les liens de Toyen se resserrent avec les artistes surréalistes français. Des mois plus tard, Toyen et d'autres artistes tchèques sont invités à Paris où ils fréquentent des surréalistes comme Salvador Dalí, Benjamin Péret, Man Ray ou encore Marcel Duchamp.Toyen se lie avec le poète Jindrich Heisler et repart à Prague. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle revient avec lui à Paris. Elle ne reviendra pas en Tchécoslovaquie après le Coup de Prague, la prise du pouvoir par le Parti communiste, en 1948.
Installée à Paris, elle fera plusieurs voyages en Bretagne, à Ouessant et à l'île de Sein avec André Breton, Peret et Heisler. Toyen dessine, s'inspirant du paysage, des oiseaux et des coquillages. Un de ses tableaux Les quatre éléments est visible au musée.
L'artiste semble avoir toujours été attirée par la région, en témoigne un de ses tableaux Finisterrae (Finistère). « Elle l'a peint bien avant de venir en Bretagne. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire