mercredi 16 août 2017

Revue de presse

Nostalgie : les affiches touristiques d'autrefois au Musée breton                         

Par @Culturebox



L'une des affiches de l'exposition de Quimper
 
L'une des affiches de l'exposition de Quimper © France 3 Culturebox
Jusqu'au 31 décembre 2017, le Musée Départemental Breton de Quimper propose une exposition nostalgique sur le thème "Bienvenue en Bretagne ! L'âge d'or de l'affiche touristique". Il y a un siècle, une bretonne en costume traditionnel constituait un véritable atout touristique grâce à son exotisme. On venait de loin pour voir les paysages mais aussi rencontrer les autochtones bretons.
Il y a un siècle, il fallait voyager près de dix heures pour se rendre de Paris en Bretagne par le train. A titre d'exemple, les moyens de déplacement d'aujourd'hui nous permettent, avec le même temps de voyage, de nous rendre au Canada, en Afrique de l'Ouest ou en Inde. C'est dire si un costume de Bigoudène pouvait alors paraître exotique.Les compagnies ferroviaires (la SNCF n'unifiera les réseaux qu'en 1937) rivalisaient alors par affiches interposées, comme les offices de tourisme, et proposaient des images alléchantes, à base de costumes traditionnels sur fond de paysages idylliques (et parfois un tantinet exagérés voire franchement mensongers).

Un ciel toujours dégagé

Depuis sa création, il y a une trentaine d'années, le Musée Départemental Breton a collecté ces affiches d'un autre âge. Il en présente une sélection jusqu'au 31 décembre 2017 sous le titre "Bienvenue en Bretagne ! L'âge d'or de l'affiche touristique". Très colorées, présentant les paysages bretons sans la moindre trace de crachin et avec un ciel toujours dégagé, elles donnaient envie au citadin parisien ou autre, de venir passer quelques jours à Saint-Malo, à Concarneau ou à Roscoff. Ces affiches le promettaient, le voyageur avait alors l'assurance de croiser quelques-uns de ces bretons en sabots et bretonnes dont la forme de la coiffe attestait de la place dans la société. Un peu comme aujourd'hui, on se promène dans un village sénégalais ou sur une plage de Bali  à l'affût des traditions locales !




Musée breton. La Bretagne en affiches



Les enfants ont pu remplir un livret-jeux grâce aux indications de Yannig D'Hervé, ici devant l'une des plus belles affiches réalisées en 1961 par Dominique Villard, artiste quimpérois.

Le Musée départemental breton propose, depuis le 29 juin, un petit voyage dans le temps, le long des routes et voies ferrées menant à la Bretagne. À travers une collection d'affiches publicitaires vantant les mérites de la région, le spectateur plonge dans les débuts du tourisme breton, entre bains de mer, folklore et graphisme épuré. Hier, une dizaine d'enfants, accompagnés par leurs parents, ont parcouru les salles et couloirs du musée en compagnie de Yannig D'Hervé, guide conférencier de la Maison du patrimoine. Le voyage débute au milieu du XIXe siècle, à une époque où le cheval de fer, comme disaient les Indiens d'Amérique, n'avait pas encore atteint la péninsule bretonne. « Pour venir en Bretagne, il fallait prendre une diligence », explique le guide. Les enfants, eux, sont intrigués par un tableau montrant la place Saint-Corentin où arrivait ce moyen de transport tout droit sorti d'un album de Lucky Luke.

Bretagne terre d'affiches


Quelques années plus tard, en 1857, la ligne ferroviaire Paris-Rennes est inaugurée. Ce nouveau moyen de transport va ouvrir le tourisme vers la Bretagne. Son arrivée coïncide avec l'âge d'or des affichistes. Les Chemins de fer de l'Ouest, ou ceux d'Orléans en commandent alors à tour de bras. La première vague de ces publicités représente, sur plusieurs médaillons, les sites touristiques accessibles à partir des gares, du cap de la Chèvre jusqu'à Guérande. Un peu plus tard, ces affiches s'attachent moins aux sites qu'au folklore, mettant en scène des personnages vêtus de costumes traditionnels. « Regardez ce fier Breton en costume au premier plan. Il est bien mieux habillé que le touriste qui découvre la plage », fait remarquer Yannig D'Hervé. Viennent ensuite les affiches paysages qui dominent la production de 1900 à 1930, puis les modernistes avant de terminer, après-guerre, par des représentations minimalistes des symboles de la région.

09 août 2017 © LE TELEGRAMME