samedi 9 juin 2018

Un autre regard venu de l’Est à l’Ouest

A lire dans Ouest France le 09.06.2018

La Bretagne, ça vous gagne. Et ça s’applique aussi dans l’art. La preuve avec Artistes tchèques en Bretagne, l’exposition au Musée départemental breton. Un autre regard venu de l’Est à l’Ouest.

Kristyna Hochmuth, haut commissaire de l’exposition, devant des toiles de Jan Zrzavy. | Ouest-France
 
Broderies, plages, marins, fruits de mer… Les artistes sont connus pour s’inspirer de la Bretagne. C’est le cas de Cermak, Mucha, Kupka ou encore Toyen qui ont peint les terres finistériennes entre le XIXe et XXe siècles. Ces grands noms, le Musée départemental breton les met en avant autour de l’exposition Artistes tchèques en Bretagne, de l’Art nouveau au Surréalisme. Un rendez-vous issu d’un partenariat entre la Galerie nationale de Prague et le musée.

Résurgence du celtique, avec Jan Krizek

Quatre salles et quatre-vingts œuvres attendent le visiteur. D’abord avec Jan Krizek, qui touche aux origines celtiques de l’Armorique. « Il était proche du Brestois et critique d’art Charles Estienne, rapporte Philippe Le Stum, conservateur de musée. Il était fasciné par la culture primitive. » Fascination qu’il transporte avec ses modelages en terre cuite, ses sculptures de bois ou ses gravures.

La femme au rendez-vous, avec Toyen

La femme a aussi sa place avec l’artiste Toyen (Marie Cerminova), peintre surréaliste. « C’est l’une des plus importantes femmes de ce mouvement. Elle est allée sur l’île de Sein en 1947. » Une île et un paysage qu’elle rapporte dans ses souvenirs pour peindre en République tchèque.

Amour du Finistère, avec Jan Zrzavy

« Il appréciait la Bretagne, mais il était pris de passion pour le Finistère. » Au point que la seconde salle lui est dédié. Jan Zrzavy s’inscrit parmi les grands artistes de son pays. « C’est la première fois qu’autant de ses œuvres sont regroupées en France », précise Kristyna Hochmuth, haut commissaire de l’exposition. Ses toiles déclinent le gris, le bleu et le rouge propres au paysage breton.

La vague symbolique, avec Frantisek Kupka

Vient ensuite l’un des tableaux cultes de l’exposition. La Vague, de Frantisek Kupka, avec sa belle bretonne aux cheveux roux assise sur les rochers, contemplant la houle. Le peintre a découvert la Bretagne par un séjour à Trégastel (Côtes-d’Armor). Il deviendra l’un des pionniers de l’art abstrait, au point que le Grand Palais lui consacre, en ce moment, une rétrospective.

Bretonnes et broderie, avec Alfons Mucha

« C’est inédit en France », décrit d’emblée Philippe Le Stum en parlant d’Alfons Mucha, artiste décorateur au style Art nouveau. Le Tchèque emprunte à la Bretagne la broderie du Pays bigouden, notamment dans Bruyère de falaise. Tel un portraitiste, il rend hommage aux Bretonnes.

La vie sur la côte, avec Jaroslav Cermak

Le premier pour la fin. Dans la dernière salle se trouve celui qui a certainement tout déclenché : Jaroslav Cermak. « C’est lui qui a recommandé la Bretagne », explique Kristyna Hochmuth. L’artiste dévoile la vie quotidienne comme avec sa toile de deux mètres de long La vie sur la côte près de Roscoff et sa récolte du goémon. « Des scènes qui mettent en avant notre histoire culturelle, ajoute Philippe Le Sum. Une vision originale, pour un sujet peu traité en peinture. »

Du samedi 16 juin au dimanche 30 septembre, Musée départemental breton, 1, rue du Roi-Gradlon, à Quimper. Tarifs : 5 € (plein), 3 € (réduit), gratuit (moins de 26 ans, enseignants, demandeurs d’emploi). Contacts : 02 98 95 21 60 ; musee-breton.finistere.fr

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